Voici un spectacle de danse tout à fait particulier, hors du commun.
Une espèce d’œuvre de compassion.
Ce n’est pas le premier de ce ballet C de B. J’en ai retenu deux autres dont la forme est semblable au tout dernier « Tauberbach ».
Une deuxième vidéo pour bien entrer dans cet esprit platélien.
Jo Dekmine (directeur du 140) : Ce spectacle est une projection psychologique de l’idée maitresse de l’œuvre , la vison qu’Alain Platel et sa complice , la comédienne Elsie de Brauw , ont d’une certaine humanité dépossédée.
Jo Dekmine : Platel opte de continuer à explorer et développer son langage de mouvement connu comme « la danse bâtarde ».
On essaie de découvrir la gestuelle qui naît au moment où « les danseurs se blottissent dans ce coin du cerveau encore préservé de toute civilisation ».
Cette fois-ci, l’idée de faire cette création émane d’une demande de l’actrice du NTG , Elsie de Brauw qui voulait réaliser un spectacle unissant danseurs et acteurs.
Depuis longtemps, Platel et de Brauw suivent le travail l’un de l’autre.
Le point de départ provisoire est « Estamira », un documentaire de Marcos Prado racontant l’histoire d’une femme atteinte de schizophrénie qui vit et travaille dans une décharge des environs de Rio de Janeiro. Une femme qui a développé sa propre forme de communication, très singulière.
Pour ceux qui entendent le portugais, je propose un extrait de ce documentaire très vrai et très significatif.
Cette femme s’est inventée une langue qui lui permet de communiquer avec des forces astrales.
TAUBERBACH
Une déchèterie apocalyptique !
Des danses disloquées remarquablement interprétées par de fameux danseurs.
Un travail de trouvailles, d’inventions, de mise en scène, de mouvements conçu par Platel et exécuté par ces cinq artistes de grand talent !
Jo Dekmine : C’est le thème de cette création : vivre, survivre avec dignité dans des conditions quasi-impossibles.
Au-delà de la souffrance qu’elle visite, chaque création de Platel est un ode à la vie qui nous rappelle l’infinie ressource dont nous disposons, même dans les moments les plus désespérés.
Une vision profondément humaniste et passionnée.
TAUBERBACH – UN SPECTACLE ETONNANT ! REMUANT !
Dès la première image scénique , nous sommes plongés dans une ambiance vivante, démente , disloquée, désarçonnant, désorganisée , un terrain rempli de vieux vêtements jetés pêle-mêle un peu partout , cinq tonnes de vêtements, et sur lesquels dansent d’une manière excessive deux jeunes femmes et deux jeunes hommes complètement dégingandés, possédés Une femme (la comédienne) les regarde, les surveille , entraînée par tout ce monde en pleine folie.
« Alain Platel prouve une fois de plus que son inspiration ne tarit pas, qu’il sait s’entourer d’interprètes exceptionnels, que jamais il ne se laissera attraper par le formatage et la bien-pensante , qu’il reste libre avant tout. » (Pariscope)
« Une image paradoxalement flamboyante de dépotoir comme on en voit dans les périphéries et les zones urbaines ultra pauvres. D’emblée, le sujet de « Tauberbach » est donné. Il est décliné avec acuité, férocité même , avec ce talent sidérant d’Alain Platel pour chorégraphier la pulsation sauvage de la déglingue mentale et de la survie. (Le Monde)
TAUBERBACH – UNE POESIE BRUTALE !
D’autres sources d’inspiration pour cette production sont « Tauber Bach », une musique de Bach par des sourds, et les arias de Mozart qui sont chantés en live.
J’ai entendu des spectateurs rire aux éclats. Comment peut-on rire en voyant ces êtres humains complètement détériorés, casés, dégradés.
A chacun à recevoir le spectacle comme il le ressent !
Jo Dekmine : Le 140 suit le chemin d’Alain Platel depuis « Bonjour Madame et Moeder en kind » qu’il mena avec Arne Sierens.Que de belles mémoires !
Je fis moi-même un portrait d’Alain pour l’opéra national et il témoigne de mon aventure dans une édition d’Alternatives théâtrales qui fut consacré au 140 en 2010.
CINQUANTE ANS DE CREATIONS !
Une performance pour Jo Dekmine qui poursuit avec énergie, courage, passion sa magnifique aventure théâtrale.
Chapeau Jo !
Très bientôt , il vous racontera sa vie théâtrale des plus intensives et son bonheur de gérer son théâtre 140 depuis 50 ans.
A suivre donc !
TAUBERBACH
Conception et mise en scène :Alain Platel
Créé et joué par
Bérangère Bodin
Elie Tass
Elsie de Bauw
Lisi Estaras
Romeu Runa
Ross Mc Cormack
Dramaturgie : Koen Tachel et Hildegard De Vuyst
Direction musicale : Steven Pengels
Création son : Bartold Uyttersprot
Création lumières : Carlo Bourguignon
Costumes : Theresa Vergho
Décor : Alain Platel et Les ballets C de la B
Crédits photographiques : Jacques De Backer
Théâtre 140
Avenue Plasky 140 – 1030 Bruxelles
Je vais prendre congé de Vous pour quelques heures, le temps de découvrir ce personnage , lui aussi très curieux qui se prend pour Don Quichotte de la Mancha !
Ah oui, la musique avant de disparaître : un aria de Mozart comme dans la pièce fulgurante « TAUBERBACH »
« La danse de la chorégraphe Karine Ponties refuse la gratuité esthétique et exacerbe des histoires souvent bizarres sans les illustrer lourdement. Assurément une expédition à entreprendre en biffant tous les clichés. (Télérama)
J’ai vu le spectacle hier soir. Sincèrement, j’ai été quelque peu déçu.
Quand je dis « j’ai vu », je devrais plutôt dire « j’ai aperçu »
Tout se passe quasiment dans l’obscurité.
Karine : C’est un temps d’intimité dans la recherche, dans la démarche et dans le rapport au public à travers différents solos hybrides et condensés où la danse ne tient pas forcément place au centre.
SOI
Karine Ponties : Jamais on n’est soi. On ne se ressemble pas, on ne se connaît pas. On se donne vie, on naît de sa propre main. On est le temps d’une vie, d’un instant. On disparait sous une autre forme enseveli, replié, modelé, écrasé.
On naît golem, boue de langues, de veines, de sensations et de sang. Edifice variant, muant au cœur duquel , dans la tourmente, résistance , résignation et joie , encore et encore, laissent présager de SOI.
L’univers des créations de Karine Ponties se caractérise par son sens de l’absurde, son exploration de l’intimité, de l’organique et des relations humaines.
Un court entracte permet le changement du décor. C’eut été amusant de suivre le travail de démontage des deux assistants… en musique. Cela devenait un vrai numéro.
Deuxième partie du programme : BABIL interprété « brutalement » par Eric Domeneghetty.
Un corps s’élevant au-dessus de son propre chaos , on le dirait atteint aux jambes d’un mal compliqué. Une identité trouée, une pensée trouée , un langage troué qui s’exerce à la naissance de la langue.
Les mots-souffles , un corps nouveau , un projet d’exil un rêve en action jusqu’au bout. Des premiers aux derniers pas, l’homme ne fait après tout que tenter de rester debout. De la terre à l’épine dorsale, la verticalité comme principe mais aussi comme question .
Comme s’il fallait ne pas s’arrêter de naître.
Ces deux textes sont publiés dans le programme. Je vous conseille d’en prendre connaissance avant le spectacle. Vous pourrez mieux le comprendre.
Comment Eric arrive-t-il à cette performance avec son corps , sans le détruire ?
Question à poser à l’artiste !
SOLOS
Jusqu’au 1er mars 2014
Infos Réservations : 02 / 219 60 06
SOI : Conception et chorégraphie :Karine Ponties
Collaboration artistique : Guillaume Toussaint Fromentin, David Monceau et Eric Domeneghetty.
BABIL : Interprétation et texte : Eric Domeneghetty
Conception et chorégraphie : Karine Ponties
Musique originale : David Monceau
Lumière : Julie Petit-Etienne
Adaptation : Guillaume Fromentin
Costumes : Samuel Dronet
Production : Dame de Pic – Cie Karine Ponties
Prochain spectacle : BLACKBIRD, à partir du 05/03.
Je vous laisse en compagnie d’une vidéo voisine de celle d’Eric.
A tout bientôt avec Alain Platel et ses danseurs, actuellement au Théâtre 140.
En avant-première , une photo de ce curieux spectacle de danse…
Une personnalité aux multiples facettes : comédienne, clown, baroudeuse, voyageuse qui vit tantôt à Berlin, tantôt en France tantôt à Jérusalem où elle a étudié le théâtre dans une école israélienne…
Adeline Rosenstein : J’ai de la famille là-bas aussi Mais c’était entre 1992 et 1995 « dans les années Oslo », ça bougeait , les artistes qui avaient été censurés recevaient des prix , c ‘était le moment de mettre à l’épreuve mes préoccupations politiques. J’étais proche des militants israéliens qui voulaient un véritable destin pour la Palestine et qui s’opposaient aux accords d’Oslo.
On parlait d’accords d’Apartheid , cette expression ne faisait pas autant scandale qu’aujourd’hui. Après l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995, tout a viré vite vers la droite que j’ai eu un peu honte d’avoir été si virulente.
Peut-être que « décris ravage » reflète aussi cette remise en question : la paix dépendrait donc à ce point de décisions individuelles ? Pas uniquement de structures géopolitiques, de profit, d’armements , etcetera ?
Ca, le Théâtre peut en parler !
DECRIS-RAVAGE – DU THEATRE DOCUMENTAIRE !
Adeline : Depuis 2009, je mène des entretiens avec des artistes occidentaux d’âges différents ayant vécu quelques mois en Israël ou en Palestine à différentes époques, durant les mêmes événements.
Mon projet « décris-ravage » est né de l’envie de confronter ces entretiens à des extraits de pièces de théâtre historiques en arabe traitant des mêmes événements.
Passer la parole aux dramaturges issus des pays arabes concernés m’a semblé le meilleur moyen de faire place à une perspective non européaniste du conflit.
La rencontre avec l’auteur et chercheur palestinien Mas’ud Hamdan (Haïfa Uni versity) fut décisive pour engager un travail de recherche et de traduction de ces extraits.
Adeline a fait un travail tout à fait extraordinaire. Son défi a été de se passer d’iconographie, de créer un langage théâtral intelligible et supportable à la fois qui ne fige ni la Palestine, ni Israël, ni dans ses cartes postales, ni dans les photos de guerre, insupportables et souvent illisibles.
Adeline a rejeté également toute photo, toute vidéo, toute projection.
Le texte UNIQUEMENT et ce, pendant deux heures.
J’avais très peur au début que ce ne soit ennuyeux, difficile à suivre..
C’est bien le contraire qui s’est passé : deux heures d’écoute passionnantes et pas ardues du tout. Au contraire, même si l’on est pas spécialiste en la matière. Certains propos peuvent nous échapper mais qu’à cela ne tienne, nous restons
Attentifs, nous l’écoutons, nous la regardons. Elle dégage une présence, une chaleur humaine, une vivacité , un dynamisme percutant.
Nous apprenons beaucoup de choses sur tout ce qui s’est passé au cours des siècles.
Adeline : Reste donc la volonté de comprendre. Or démêler puis refaire le nœud de « ce qui a bien pu se passer pour qu’on en arrive là » exige de la patience. Dans le cas du conflit israélo-palestinien, le nœud est gros de plus de cent ans. Il faut à chaque étape du travail , pas seulement en public , mais aussi entre nous et face aux personnes qui nous livrent courageusement leur témoignage , éviter les mots qui agacent , éviter les termes qui découragent , les ironies qui sèment la confusion , les raccourcis qui tendent au lieu de délier.
Après vingt ans indignation virulente, j’ai dû trouver autre chose.
DECRIS-RAVAGE – TEXTES COMPILES ET MIS EN SCENE PAR ADELINE ROSENSTEIN.
La grande salle d’Océan Nord est vide de tout objet ou mobilier, à l’exception de sept grands panneaux et de quelques chaises.
Aucune image projetée, aucune carte, celles-ci sont montrées par Adeline et quatre de ses collaborateurs par le truchement de signes qui constituent quasiment une chorégraphie…Aucun document. Seules, les notes prises par Adeline.
Adeline : La parole, le mouvement et le geste sont les seuls vecteurs d’un discours qui tente de remonter aux sources d’un conflit. IL s’agit de se pencher sur l’Empire ottoman, sur l’arrivée de Bonaparte, sur la destinée d’un tout petit territoire. Avec, de façon entêtante , une question à la fois historique et contemporaine pour fil conducteur : si des artistes accompagnaient Bonaparte dans ses campagnes d’Egypte et de Syrie , qu’en est-il aujourd’hui des « embedded european artists » au Moyen-Orient ?
C’est un spectacle qui peut dérouter, amuser aussi , nous informer et c’est bien évident , tout cela sans passion mais avec une brillante intelligence.
Plus que de conflit, il est question d’Histoire et d’histoires et comment , sur une scène de théâtre , on raconte ces histoires-là.
Alain Cofino Gomez (rédacteur du journal d’Océan Nord) : Quelle est ta définition du théâtre documentaire ?
Adeline : C’est le théâtre dont le texte n’a pas été écrit pour le théâtre. C’est un patchwork, collage ou montage, de textes écrits ou prononcés par d’autres.
Mon travail d’écriture est de l’ordre du bricolage entre ces bouts de paroles et leur conceptualisation. Il s’agit de trouver un équilibre, empêcher que je ne devienne l’auteur, même si, pour remettre ces extraits dans leur contexte historique scientifique ou social, je dois parfois produire du texte, écrire moi-même. Ce travail est en perpétuelle évolution et je m’intéresse de plus en plus à ce qui a à voir avec l’histoire et la représentation de l’histoire…
Ce projet d’Adeline est divisé en petits épisodes, eux-mêmes divisés en petites rubriques prises en charge par des orateurs-trices, en fait les comédiens.
ACG : En fait , il s’agit de transmettre quelque chose plus que de faire spectacle ?
Adeline : Je crois que ceux qui viendront voir ce spectacle apprendrons quelque chose ; et même s’ils savent déjà , ils seront touchés par ce que le théâtre peut apporter à la conférence. Il faut peut-être rappeler que ce que je fais , c’est du théâtre , ni en géographie politique et encore moins en linguistique ou en littérature arabe , je ne fais que présenter les personnes qui m’ont renseignée et je suis convaincue que le spectateur qui en sait plus que moi excusera et complétera lui-même mon savoir lacunaire.
Je l’ai déjà dit : pas de cartes, pas d’images, pas de documents projetés, de photos non plus. Ni de support visuel. Il naît de cette absence un déploiement de pratiques gestuelles, de chorégraphie et d’approximation qui sont « émouvantes » : un creuset propice au poétique , mais aussi un espace qui permet au spectateur de s’autoriser la curiosité et le doute. Ce qu’on transmet est à compléter.
La relation qui se crée entre le public et mon personnage de conférencière apporte une dimension qui autorise la transmission apaisée, du moins je l’espère.
Un spectacle-documentaire de grand intérêt mené tambour battant par cette jeune femme extraordinaire, Adeline Rosenstein.
Un spectacle hors circuit à voir en urgence.
SAMEDI 1er MARS- 16 HEURES
Une journée rencontre sur : « La Question de Palestine sur scène » avec la participation de nombreux intervenants , spécialistes en la matière.
Comment vont-ils réagir à la mise en scène au théâtre de cette enquête documentaire ?
L’accès à cette journée rencontre est gratuit. Il vous suffit de réserver vos places au 02 / 216 75 55.
Et pourquoi ne pas enchaîner avec le spectacle !
DECRIS RAVAGE
Textes compilés mis en scène, et interprétés par Adeline Rosenstein.
Avec Olindo Bolzan, Léa Drouet, Isabelle Nousha et Thibaut Wenger.
Lumière espace : Ledicia Garcia
Œil scientifique : Julia Strutz
Dessin : Verena Kammerer
Traduction de l’arabe : Ma’ud Hamdan
Photos : Michel Boermans
Extraits de l’interview Alain Cofino Gomez/ Adeline Rosenstein, publié dans le journal 63 du théâtre.
Un accueil du Théâtre Océan Nord
Direction artistique: Isabelle Pousseur
DECRIS-RAVAGE
Jusqu’au 08 mars 2014-
THEATRE OCEAN NORD
Rue Vandeweyer 63/65 – 1030 Bruxelles
Infos Réservation : 02 242 96 89
Ce spectacle se joue sans la moindre musique, ce qui est chose rare.
Avant de nous séparer, je veux néanmoins vous en donner quelque peu avec la participation d’Hélène Grimaux , une autre jeune femme pleine de talent. Mais vous la connaissez bien sûr !
Je vous laisse en sa compagnie.
Tout bientôt , de nouveaux rendez-vous avec le Théâtre…Et comme le chantait Gilbert Bécaud … » qu’il se lève le rideau rouge…
Un petit clique et apparaît Hélène Grimaux , la magnifique virtuose pianiste , une femme qui a vécu un certain temps avec les loups.
J’aimerais beaucoup la revoir au Palais des Beaux-Arts…un peu plus tard sans aucun doute.
Charles Gonzalès (metteur en scène) : Une femme seule dans une chambre noire, téléphone à son amant qui vient de la quitter pour une autre…
Il s’agit ici d’une prise de paroles et de silences d’un personnage combattant la solitude sonore de l’énamourée, dans sa nuit obscure...
Qui est cet homme à qui elle dit son désespoir ? Existe-t-il réellement ? Y a-t-il quelqu’un à l’autre bout de la ligne ?
Ici et là…traversée du miroir. Lorsque l’invisible se fait visible.
En somme, notre quête du théâtre !
Jean Cocteau (l’auteur) : Il fallait peindre une femme assise, pas une certaine femme, une femme intelligente ou bête , mais une femme anonyme, et fuir le brio, le dialogue du tac au tac, les mots d’amoureuse aussi insupportables que les mots d’enfants , bref tout ce théâtre d’après le théâtre qui s’est vénéneusement , pâteusement et sournoisement substitué au théâtre tout court, au théâtre vrai , aux algèbres vivants de Sophocle , de Racine et de Molière !
J’adore Cocteau pour sa poésie d’une beauté imposante, pour ses romans, pour ses pièces de théâtre et elles sont nombreuses, tel ce « seul en scène » particulier : LA VOIX HUMAINE.
Encore fallait-il trouver l’actrice susceptible de l’interpréter.
Cette pièce a été créée en 1930 à La Comédie – Française par la grande actrice liégeoise : Berthe Bovy.
Par la suite, la pièce a été reprise par plusieurs comédiennes dans des versions différentes. On peut retenir le nom de Simone Signoret qui a été merveilleuse dans son interprétation.
La pièce n’est pas souvent à l’affiche car il s’agit de trouver l’actrice, susceptible de la jouer tel que Jean Cocteau l’a conçue.
C’est chose faite avec Monique Dorsel.
LA VOIX HUMAINE
Charles Gonzalès(metteur en scène ) : La raison essentielle pour laquelle j’ai proposé à Monique Dorsel de l’interpréter, c’est mon admiration pour cette femme faite d’art et de lettres. Une fidèle sentinelle des textes d’hier et d’aujourd’hui , une amie comme tout le monde rêve d’avoir et une comédienne avec le sens du texte , de sa respiration mais aussi sa grande disponibilité à tenter toutes les issues possibles pour donner naissance à une réalisation scénique.
Et sans conteste, Charles Gonzalès a visé juste. Monique Dorsel est éblouissante, et je dirais même fascinante dans ce personnage.
LA VOIX HUMAINE, UN TEXTE ENVAHIT PAR LE SILENCE !
La femme qui parle n’a pas de nom, comme si l’écrivain avait voulu se laisser dans ce personnage. Ce n’est qu’une voix qui s’élève.
Charles Gonzalès (metteur en scène ) : Cette nouvelle création st d’une grande fidélité au texte avec l’insolence de l’interrogation.
Ici , la femme porte un costume d’homme , chemise cravate comme si dans le même corps les deux sexes ne faisaient qu’un.
Là, cette voix en fusion directe avec celui qui est ou qui n’est pas…
N’oublions pas : nous sommes chez Cocteau !
LA VOIX HUMAINE
J’ai vu ce spectacle hier dimanche et j’ai été immédiatement séduit par l’interprétation d’une magnifique sobriété.
Dois-je vous dire que j’ai voulu rencontrer et interviewer Monique Dorsel qui est l’une de mes grandes amies dans ce monde qui est le Théâtre !
(réalisation video-interview : Paul Freitas )
J’ai toujours une émotion en écoutant cette chanson avec Edith Piaf et Charles Dumont.
Un cadeau que cette pièce de Jean Cocteau vécue par Monique Dorsel, que je félicite encore pour son interprétation.
On est baigné dans une ambiance feutrée, silencieuse.
Deux spots éclairent la comédienne accusant mieux encore son regard perdu dans la détresse.
Nous resterons dans le souvenir de ce moment d’amour brisé.
Charles Gonzalès a réussi une mise en scène délicate, d’une grande sobriété, mettant en exergue le visage désespéré de cette femme amoureuse.
Il s’est chargé également des lumières, un élément important dans cette pièce ; le son qui se répand en finesse dans la salle et duquel on entend la voix de Berthe Bovy ; du décor enfin tout simple : des tentures noires, une chaise haute où se tient Monique Dorsel, un micro qui reprend la voix et la répand d’une façon mélodieuse.
Quel bonheur de retrouver Jean Cocteau , l’un des plu grands poètes du 20 ème siècle, et pas seulement poète mais aussi graphite , dessinateur , dramaturge et cinéaste. Souvenez-vous des films magnifiques qu’il a réalisé entre autres avec Jean Marais.
Jean Cocteau est né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte , et mort le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt.
On a dit qu’il était mort quelques heures après avoir appris la disparition d’Edith Piaf.
Jean Marais : Non, je ne le crois pas.. Jean est mort d’un œdème du poumon, son cœur a flanché. Il aimait beaucoup Edith mais je ne pense pas que ce soit la mort d’Edith qui ait provoqué la mort de Jean.
Je n’ai pas eu la chance de rencontrer à l’époque Jean Cocteau.
Par contre, Jean Marais, oui, souvent , j’étais d’ailleurs très ami avec lui. Son ami, l’homme de sa vie, lui avait écrit des chansons.
J’en ai repérée une que j’aime beaucoup « Je l’ai perdue » ! Ecoutez-là !
MerveilleuxJean Marais !
Pour rappel , MONIQUE DORSEL joue au Théâtre des Martyrs , Salle de l’Atelier jusqu’à samedi prochain, le samedi 1er mars 2014.
Allez l’écouter et l’applaudir. Elle en sera très heureuse.
LA VOIX HUMAINE / JEAN COCTEAU
Interprétation : Monique Dorsel
Mise en scène : Charles Gonzales
Paul Freitas vous offre un superbe diaporama au cours duquel vous allez une fois encore revoir Monique Dorsel. Allez-y , feuilletez…
INFO
Je vous signale que notre ami Paul Freitas a également réalisé un diaporama pour la pièce gigantesque « LES GEANTS DE LA MONTAGNE ». Vous pouvez cliquer sur la note…
THEATRE DE LA PLACE DES MARTYRS
Place des Martyrs 22 – 1000 Bruxelles
Infos Réservation : 02 / 223 32 08
Je vous avais promis une surprise. Je tiens parole.
Si vous êtes pris par le temps,
Si vous ne vous intéressez pas particulièrement à Jean Cocteau, ni à sa pièce « La Voix humaine « ,
Si vous ne voulez pas découvrir une énorme tsar du théâtre du temps passé,
Vous pouvez faire disparaître mon blog – émission que vous retrouverez tout bientôt…
Par contre , si vous aimez l’œuvre de Jean Cocteau , je vous propose un long extrait de la pièce dont j’ai beaucoup parlé ci-avant: LA VOIX HUMAINE interprétée par la créatrice du rôle, Berthe Bovy en 1930.
L’enregistrement qui va suivre date des années cinquante…On entend Berthe Bovy, on ne la voit pas , on l’imagine et on l’écoute, comme une émission de radio…du temps passé ! Pour ceux qui aiment les documents sonores.
Je vous retrouve dès demain pour une nouvelle émission/blog , en chansons cette fois…
Est-ce que nous vivons ? Est-ce que nous rêvons ? Où est la frontière entre ceci et cela ? Et qui d’autre plus que les acteurs est concerné par ce questionnement, puisque leur fonction, est de nous donner l’illusion de la réalité, au point de confondre sur la scène du théâtre celle-ci et celle-là ?
Giorgio Strehler (metteur en scène italien, décédé en 1997) : « LES GEANTS », c’est le symbole de l’incapacité de rêver et de croire à la valeur de l’Art !
Cette pièce est la dernière écrite par Pirandello, achevée par son fils…
Son premier chef d’œuvre en 1917 « Chacun sa vérité ».
Viennent ensuite : « La Volupté de l’honneur « , « C’était pour rire », « Le jeu des rôles » et en 1921 : « Six personnages en quête d’auteur »
1934 : Pirandello reçoit le Prix Nobel de littérature
« Feu Mathias Pascal »
Il meurt deux ans plus après alors qu’il travaille à une adaptation cinématographique de son roman « Feu Mathias Pascal »
Ce film muet a été réalisé par le grand metteur en scène français Marcel Lherbier en 1925 . Quelques mois plus tard , on pouvait le voir dans les cinés de l’époque .
Synopsis : Mathias Pascal est ruiné. Il épouse malgré tout, Romilda.
Mais au devant de l’échec, il s’enfuit et s ‘en va jouer au casino à Monte-Carlo où il gagne beaucoup d’argent.
Après son retour au village, il découvre que sa mort par noyade a été annoncée publiquement.
C’est le grand comédien Ivan Mosjoukine qui tient le rôle de Mathias Pascal et ce qui est amusant, on trouve dans la distribution deux grandes stars françaises : Pauline Carton et Michel Simon.
Ce film est encore visible à la formidable Cinémathèque Royale de Belgique.
RETOUR VERS LA MONTAGNE
Voilà les géants ! Voilà les géants !
Des gens chez nous ! Des gens chez nous ! Vite, les éclairs, les tonnerres et la langue verte, la langue verte sur le toit…
Ils avancent pour de bon ! Ils sont là en bas ! Et nombreux, plus de dix !…
Luigi Pirandello : Je crois vraiment que je suis en train de composer , avec une ferveur et une anxiété que je ne réussis pas t’exprimer , mon chef d’œuvre , avec ces GEANTS DE LA MONTAGNE .
Je me sens monté à un sommet où ma voix trouve des amplitudes d’une résonance inouïe. Mon art n’a jamais été aussi plein, aussi varié et imprévu : c’est vraiment une fête pour l’esprit et pour les yeux, tout en palpitations brillante et frais comme le givre.
« LES GEANTS DE LA MONTAGNE » sont le triomphe de la fantaisie, le triomphe de la poésie, mais en même temps la tragédie de la poésie, au milieu de ce brutal monde moderne…
(Extrait de sa lettre à Marta Abba – la muse et la source d’inspiration de Pirandello)
La vie de Marta est indissociable de celle de ce grand dramaturge et metteur en scène de théâtre sicilien.
Elle s’éteignit d’une hémorragie cérébrale dans sa ville natale de Milan, le jour précédent son 88ème anniversaire !
LES GEANTS DE LA MONTAGNE
Dans une villa peuplée d’étranges habitants, arrive une troupe de théâtre tout aussi singulière, électrisée par la personnalité mélancolique et fascinante de la Comtesse…
En quête d’une scène où jouer, les comédiens font une halte dans cette demeure délabrée où les pantins prennent vie, où les apparitions se mettent à déclamer leur texte, où les frontières entre la vie et les songes s’effacent, avant de décider d’aller jouer devant les terrifiants Géants de la montagne…
Mais que représentent aujourd’hui ces GEANTS DE LA MONTAGNE ?
Olivier Celik (Avant-scène théâtre) : Quelles sont, en somme, les menaces qui pèsent sur les principes les plus fondamentaux de la civilisation ? Viennent immédiatement à l’esprit tous les fléaux du monde moderne, de l’impérialisme militaire aux fanatismes de tous bords, des injustices économiques et sociales à échelle mondiale aux terrorismes les plus sanglants : toutes formes à des degrés divers, de négation des valeurs de l’art et de la vie.
Voilà sans doute ce qui donne à la pièce de Pirandello, non pas une actualité brûlante, mais une inactualité nécessaire.
Inactualité qui la rend aussi apte à embrasser des sentiments universels qu’à défendre, par la puissance de ses images, tout ce qui fonde l’homme dans son humanité.
Mettre en scène LES GEANTS DE LA MONTAGNE, n’est-ce pas, en ce sens, faire acte de résistance, théâtralement poétiquement ?
Résistance qui a su rassembler, dans ce rang une assemblée de courageux, qui chaque soir , veulent encore nous faire croire au théâtre en nous offrant , pourtant, le spectacle de son anéantissement.
Tel est le paradoxe des Géants de la montagne et sa sublime vérité.
LES GEANTS DE LA MONTAGNE
Une pièce mythique, un enchantement, un spectacle fellinien, des personnages étonnants interprétés par dix-sept comédiens, un environnement très décoratif et musical très spectaculaire.
Et puis les costumes, les masques d’une troupe rompue au chant, à la pantomime, aux masques et à la musique.
PIRANDELLO ET SES GEANTS
Giorgio Strehler : C’est un drame sur le théâtre, mais il ne s’agit p des problèmes qui se posent aux acteurs dans le jeu, ou du rapport entre les personnages et les personnes.
La pièce traite en réalité, de la possibilité de communication de la poésie dans une collectivité assourdie, et je crois que c’est un problème d’aujourd’hui.
Le texte met en présence deux positions devant la vie : d’une part Cotone et les gens de la Scalonia ont trouvé la liberté de la fantaisie, de la poésie, de l’absolu, mais en se dérobant à la vie.
Ils sont au-delà de la vie, ils sont peut-être morts
Dans ce monde au-delà du monde, les enchantements sont possibles.
De l’autre côté, la comtesse et les comédiens représentent une collectivité qui se bat pour demeurer parmi les hommes et qui, jour près jour, s’est ruinée, a perdu la possibilité de présenter son spectacle, donc de communiquer.
Quand les deux collectivités se rencontrent, Cotrone avertit les comédiens …
Cotrone : Ici, vous pouvez être compris, mais n’allez pas vers les hommes. On ne peut pas faire d’art pour les hommes. Il faut rester ici et jouer pour ce qui vous comprend.
Giorgio Strehler : « La musique la plus belle n’existe pas » dit-il encore et il ajoute : « la mise en scène la plus belle, je ne l’ai jamais fait, je l’ai pensé ». Voilà le décalage terrible entre l’absolu de l’art et sa confrontation au public.
Cotrone : Moi aussi je renonce. Je fais peut-être des spectacles magnifiques dans ma tête. Mais à qui bon ? Il y a avant tout, le devoir de continuer à parler aux gens, même s’ils ne vous comprennent pas. C’est trop facile d’être des géants vis-à-vis des autres et de dire qu’ils ne vous comprennent pas.
J’ai rencontré, à l’issue de ce grand spectacle, les deux comédiens titulaires des rôles principaux : Hélène Theunissen, la Comtesse et Jaoued Deggouj, Cotrone dit le magicien.
( credit video / entretien :Paul Freitas)
Merci à Hélène et Jaoued d’avoir participé à cet entretien qui nous éclaire profondément dans ce que représente cette pièce.
Incontestablement, c’est un grand et beau spectacle, mais pas toujours facile à saisir.
Le travail de mise en scène et de scénographie fait par Daniel Scahaise est porteur de grande qualité, de belle intelligence, de compétence et de la connaissance d’un écrivain et dramaturge comme le fut Pirandello.
Avec toutes mes excuses d’une erreur que j’ai commise en disant – au cours de l’interview – que Pirandello était mort il y a une centaine années . Non, bien sûr. Il est décédé le 10 décembre 1936.
Les 17 acteurs sont entrés dans ce jeu avec énergie, volonté, passion, pour rendre des plus vivantes ces histoires compliquées de Pirandello.
Nous retrouvons ici des acteurs attachés au Théâtre de la Liberté.
Nous en découvrons d’autres qui y entrent.
L’ensemble forme une troupe attachante, vivante, compétente, intelligente et talentueuse.
Il y a l’un des acteurs qui m’a drôlement fait rire , c’est Bernard Marbaix, l’un des grands comédiens attaché à ce théâtre , qui apparaît dans un déshabillé féminin de cabaret de nuit , maquillé en jeune homo. Il est irrésistible, tellement différent des nombreux personnages qu’il a joué durant toute une longue carrière.
Hélène Theunissen est extrêmement émotive dans le rôle de la Comtesse. Son maquillage la transforme totalement. C’est çà le THEATRE !
Le décor est tout à fait exceptionnel et déployé sur cet énorme plateau du Théâtre des Martyrs de long en large et en profondeur car il y a plusieurs trappes desquelles apparaissent et disparaissent les personnages.
Je ne suis pas dithyrambique, mais simplement sincère.
C’est le spectacle à voir !
LES GEANTS DE LA MONTAGNE
Triomphe de la fantaisie , triomphe de la poésie mais en même temps la tragédie de la poésie, au milieu de ce brutal monde moderne de plus en plus virtuel !
Je vous propose , exceptionnellement, une longue vidéo qui groupe plusieurs séquences de la pièce . Comme une bande de lancement au cinéma, réalisée au Théâtre des Martyrs.
DISTRIBUTION
Maxime Anselin, Barbare Borguet, Toni D’Antonio, Isabelle De Beir, Gauthier de Fauconval, Jaoued Deggouj, Daniel Dejean, Dolorès Delahaut, Karen De Paduwa, Christophe Destexhe,Bernard Gahid, Laure Renaud Goud , Stéphane Ledune, Julie Lenain , Bernard Marbaix, Sylvie Perederejew, Hélène THeunissen.
(Voilà une pièce qui fait vivre les acteurs et cela, c’est formidable !)
Mise en scène et scénographie : Daniel Scahaise
Assistanat à la mise en scène : Céline Schmitz
Traduction de Jean Manganaro
Création vidéo : Vincent Pinckaers
Mouvements chorégraphiés : Jean-Louis Danvoye
Costumes : Anne Compère
Maquillages : Patricia Timmermans
Coiffures : Laetitia Doffagne
Régie/Lumières : Philippe Fontane
Régie plateau : Gutierrez Silva Cristian.
Musique de scène : Daniel Dejean
Bravo à tous pour leur travail exalté, enthousiasmé, passionné.
Aimer le théâtre, faire du théâtre c’est une passion que je recommande vivement !
« Le théâtre est une de ces ruches où l’on transforme le miel du visible pour en faire de l’invisible ! » (Louis Jouvet)
LES GEANTS DE LA MONTAGNE/ PIRANDELLO
Jusqu’au 15 mars 2014
(diaporama-photos Paul Freitas – musique originale pour le spectacle : Daniel Dejean- tous droits réservés – sabam 2014)
THEATRE DE LA PLACE DES MARTYRS
place des Martyrs 22 1000 Bruxelles
Infos Réservations : 02 / 223 32 08
Pour ceux qui s’intéresseraient à cette pièce de Luigi Pirandello, je leur signale la publication de l’œuvre dans la collection « L’Avant-scène théâtre » n° 1215 date de parution : 1er janvier 2007.
LES GEANTS DE LA MONTAGNE
Un mythe de l’Art !
Ils descendent de la montagne !Tous à cheval ! Et parés pour la fête !Vous entendez ? On dirait les rois du monde ! Allons-y ! Allons voir !
Merci de votre attention.
La toute prochaine « note » sera consacrée à l’œuvre de Jean Cocteau « LA VOIX HUMAINE » que joue actuellement Monique Dorsel au Théâtre des Martyrs.
Et encore, tout tout bientôt …une surprise !
On se quitte en musique bien entendu avec une magnifique composition de Jean-Sébastien Bach « Sarabande en ré mineur » interprétée par la grande violoniste Anne Sophie Mutter.
Avec Héloïse Meire et Jean-Michel d’Hoop, on plonge dans la légende des Amazones.
Avec AMAZONE : on replonge et on refait la connaissance de toute la littérature antique. Et j’aime autant vous dire, Messieurs, que nous, les mâles, nous passons un mauvais quart d’heure…
HELOISE MEIRE & JEAN-MICHEL D’HOOP
Une belle association…
J’ai vu son spectacle « BABEL ERE » la saison dernière à la Samaritaine, une farce fantaisiste à la belge où els marionnettes jouaient un rôle très important.
La revoici avec « AMAZONE » et ses marionnettes qu’elle fait vivre avec la complicité de Jean-Michel D’Hoop.
Acteur, diplômé de l’Insas en interprétation dramatique. Je l’ai vu souvent joué sous la direction de metteurs en scène très connus. C’est lui qui a fondé la Compagnie Point Zéro , avec laquelle il réalise de nombreuses mises en scène.
AMAZONE
Légendes héroïques , divines appartenant à l’Antiquité grecque romaine…
Amazone : peuplade de femmes guerrières d’Asie Mineure…
Les Amazones se coupaient le sein droit pour mieux tirer à l’arc…
Les Amazones : des femmes courageuses, belliqueuses qui montent cheval en s’asseyant sur le côté…
Amazone, c’est aussi le plus grand fleuve d’Amérique du Sud « Rio de las Amazonas »
Des explorateurs au XVIe siècle avaient été attaqués par des amazones, probablement des groupes d’Amérindiens, lanceurs de flèches d’où l’adjectif amazonienne…
AMAZONE , c’est la pièce d’Héloïse Meire et Jean-Michel d’Hoop jouée actuellement à la Comédie Claude Volter, qui recevait , il y a peu, Sacha Guitry avec sa pièce « Faisons un rêve » …
Comment aurait réagi Guitry face à une amazone ! Et à cette marionnette ?
AMAZONE
Des femmes guerrières, totalement indépendantes, à l’inverse d’une société grecque patriarcale, qui défiaient l’autorité masculine.
Certains disent qu’elles n’usaient des hommes que pour se reproduire.
Singulière époque !
Mais attention, nous sommes dans la légende revue et travaillée par Héloïse et Jean-Michel.
Héloïse et Jean-Michel : Nous avons puisé dans les mythes annexes et rencontré des créatures mythologiques telles que les sirènes , les cyclopes , les gorgones, les hydres , qui fonctionnent comme autant de miroirs des démons intérieurs du couple…
Avouez, il y a un lien très clair et proche entre ces amazones et celles de notre vingtième siècle… nos femmes quoi !
Héloïse et Jean-Michel : Au fil de nos lectures, nous nous sommes attachés à une histoire en particulier : celle de Thésée et Antiope. Deux êtres que tout oppose, à la base des sociétés antagonistes, qui se cherchent, s’aiment et se perdent.
Une histoire d’amour bouleversante, qui interroge encore aujourd’hui nos rapports homme/femme.
Je m’inscris à ce propos! D’une vérité absolue et plénière !
Pause
AMAZONE/HELOISE MEIRE & JEAN-MICHEL D’HOOP
Héloïse et Jean-Michel : Nous avons vécu une aventure artistique et humaine passionnante, parfois déroutante, nous confrontant à de nouvelles questions : comment raconter cette « étrangeté » , comment parler du couple d’aujourd’hui à travers un mythe antique ...
Un spectacle pour nous aussi, spectateurs, absolument passionnant.
On est un peu dérouté au début de la pièce, on se pose des questions, on ne comprend pas très bien, et puis quelques minutes plus après , tout s’installe dans notre imaginaire qui travaille en relation avec ce qui se passe en scène.
Et il s’en passe des choses entre Thésée , héros de la mythologie grecque – fils du roi d’Athènes, et Antiope , personnage féminin héroïque – fille du fleuve Asopos , et « amazone ».
Ils sont excellents tous les deux dans l’interprétation du texte qu’il faut jouer très rapidement et également dans leurs gestuelles…On perçoit leur complicité !
Mais ce n’est pas tout ! Ils manipulent plusieurs marionnettes conçues par les Artistes de la « S » Grand Atelier et leurs animateurs plasticiens.
Une esthétique « art brut », décalée, à la fois poétique et dérangeante, en phase avec l’esprit du spectacle.
Héloïse Meire et Jean-Michel d’Hoop : Nous avons puisé dans les mythes annexes et rencontré des créatures mythologiques telles que les sirènes , les cyclopes , les gorgones , les hydres …
Et on les voit ces monstres… en marionnettes. Impressionnant surtout les hydres, un genre d’animal de l’embranchement des cnidaires…
On vogue dans le rêve et on se régale en regardant ces superbes marionnettes aux visages effrayants.
Le jeu d’HéloIse et Jean-Michel avec ces marionnettes est superbe. Ils se trouvent derrière la marionnette mais on les voit moduler leurs lèvres pour faire parler tel ou tel personnage.
Les marionnettes sont tout à fait extraordinaires et sortent des sentiers battus par rapport à d’autres styles habituels et conventionnels.
Héloïse Meire : La marionnette est un partenaire étonnant. Elle n’est que matière et à la fois , lorsqu’elle prend vie, elle devient extrêmement troublante et émotionnellement forte !
AMAZONE
Héloïse Meire et Jean-Michel d’Hoop : Nous aimerions signaler que la « S » Grand Atelier est un laboratoire artistique , situé Vielsalm au cœur des Ardennes belges , qui propose une série d’ateliers de création ( arts plastiques et de la scène) pour des artistes handicapés mentaux.
Ces artistes ne sont pas malades (juste mentalement déficients) , ils pratiquent un art journalier , abouti et souvent depuis des nombreuses années.
EXPOSITION A VIELSALM
Une façon de découvrir tout le travail réalisé par les artistes de la « S » autour d’ « AMAZONE »
Au fait, vous l’ai-je déjà dit ? Tout se termine par une naissance…
DISTRIBUTION
Héloïse Meire et Jean-Michel d’Hoop
Et
Axel De Boosere ( conseiller artistique)
Pierre Jacqmin ( création musicale)
Benoît Ausloos ( création lumière)
Sébastien Couchard ( régie)
Marc Defrise ( construction, décors)
Amalia Rodriguez (assistanat)
Catherine Ansay(production)
Odile Ramelot( chargée de diffusion)
Création ds marionnettes par les Artistes de la « S » Grand ATelier : Marie Bodson, Pascal Cornelis, Pascal Leyder, Elke Tengeen, Brbara Massart, Laura Delvaux , Rita Arimont, Christine Remacle , Léon Louis , Irène Gérard, Jean-Michel Bansart, Adolpho Avril, Jean-Jacques Oost , Rémy Pierlot, Nicol Randsbeek
Et leurs animateurs plasticiens : Florence Monfort et Patrick Perrin
Accompagnés par Aurélie Deloche et Cécile Hupin
Une production des Compagnies Point Zéro et What’s Up ? ! et
La Comédie Claude Volter.
Encore un petit monstre avant de nous séparer…
AMAZONE /HELOISE MEIRE /JEAN-MICHEL D’HOOP
Jusqu’au dimanche 2 mars 2014
INFO/LES AUTEURS
Héloïse Meire prépare pour la prochaine saison une adaptation de » Dehors devant la porte » de Wolfgang Borchert. Elle réalisera la mise en scène au Théâtre National.
Jean-Michel D’Hoop prépare pour la prochaine saison « Borgia » une comédie contemporaine de l’étonnant Thomas Gunzig.
Bonne route et bon travail à vous deux !
COMEDIE CLAUDE VOLTER
Avenue des Frères Legrain 80 – 1150 Bruxelles
Infos Réservation : 02 / 762 09 63
QUOI DE NEUF ?
MOLIERE !
Stéphanie Moriau ( comédienne et metteuse en scène) répète en ce moment « Le Malade Imaginaire » de Jean-Baptiste Poquelin qui se jouera dans la plus pure tradition de la Comédie Claude Volter.
Première : le 19 mars prochain.
Argan :Trois et deux font cinq , et cinq font dix et dix font vingt...
Je quitte Argan les amazones pour rejoindre Lotka…
De qui s’agit-il ?
Diable, je deviens un fervent de la marionnette !
Allez , je vous laisse en vous remerciant de votre attention et de votre fidélité.
Dans les heures à venir, ils seront nombreux à envahir le blog…Ce sont » les géants de la montagne »
Quoi, qu’est-ce qui se passe ? Mais ce sont mes amies marionnettes de Toone qui viennent nous faire un petit salut…Content de vous revoir!
…qui dans l’austère nuit des marais s’appellent et ne se voient pas, ployant à leur cri d’amour toute la fatalité de l’univers…
THEATRE NATIONAL /HEDI THABET & ALI THABET
Ce n’est pas vraiment du théâtre. C’est une rencontre « du troisième type » avec deux poète acrobates , Hedi Thabet et Mathurin Bolze qui , autour de quatre béquilles , une lampe , une chaise et un morceau de rébétiko clandestin nous entraînent dans un spectacle à couper le souffle.
C’est des plus impressionnant ! On reste calé sur sa chaise dans une émotion totale.
Le travail qu’ils exécutent est surprenant , captivant car Hedi Thabet est un unijambiste ( perte de la jambe gauche à la suite d’un cancer) et le voir faire ainsi ses acrobaties est secouant.
« Nous sommes pareils à ces crapauds… » est le deuxième spectacle d’une tout autre forme , axé également sur de violentes acrobaties. Ils sont toujours deux, mais vient les rejoindre la danseuse Artémis Stavridis, qui évolue aussi dans de superbes mouvements délicats et raffinés.
Bien que créées à cinq années d’intervalle, ces deux pièces sont intrinsèquement liées, se répondent et établissent un dialogue acrobatique autour de l’altérité, de l’ambiguïté et du désir.
C’est d’une grande beauté et d’une grande sensualité.
Tous trois sont accompagnés par un orchestre de quatre musiciens dirigés par Sofyann Youssef qui mêlent à la fois des musiques populaires grecques des années 20 , le rebétiko , ainsi que des compositions du tunisien Cheikh El Afrit .
Au centre de l’histoire, dans une certaine pénombre, une jolie femme en robe blanche (une robe de mariage…) et deux danseurs sur trois « pattes » qui se lancent dans un époustouflant corps à corps, toujours d’une certaine violence.
Aucune parole , aucune voix ne se fait entendre, c’est de la danse acrobatique qui traduit l’amour , le désir , la liberté ; ils s’affrontent avec fureur, virulence au rythme de musiques ensorcelantes !
Un ballet mouvementé, une débauche d’impulsions et de force.
Et une fois encore, c’est terriblement émouvant de voir les jeux d’acrobatie d’Hedi Thabet sur une seule jambe.
Une façon de faire comprendre toute la fatalité de l’univers.
L’ensemble réglé par la Compagnie Mpta dont Mathurin Bolze est le fondateur. Il s’interroge toujours sur les arts du cirque et de la scène avec le désir que les affinités artistiques et humaines soient motrices de cette recherche.
« Une femme et deux hommes traversent comme autant de costumes la symbolique du mariage. Face à eux, un orchestre : quatre musiciens grecs et tunisiens oscillent entre le répertoire rébètiko et celui du tunisien Cheik el Afrit. »( Extrait de « Fureur et mystère » de René Char – 1948)
ALI : une forme hybride pour donner à voir ce mouvement d’interrogation de l’autre, pour rire devant l’effrayant parce qu’il y a là une bête de foire, un freaks qui rôde , en chacun de nous et à nous deux.
Un spectacle passionnant, empoignant , des mouvements de danse diaboliques.
Un spectacle à voir sans réticence aucune.
ALI & NOUS SOMMES PAREILS A CES CRAPAUDS QUI…
Hedi Thabet et Ali Thabet/Artemis Stavridis/Orchestre de Safyann Youssef.
Jusqu’au 1er mars 2014
THEATRE NATIONAL
Boulevard Emile Jacqmain 111/115 100 Bruxelles
Info Réservation : 02 / 203 53 03
Le Théâtre à Bruxelles, c’est formidable de par le nombre de théâtres et la diversité des pièces sélectionnées.
Ainsi, après ce spectacle de force du National , je vous parlerai du comédien nommé Philippe Duquesne , qui rend hommage à Serge Gainsbourg au Théâtre Wolublis. J’en profite pour programmer le grand Serge pour notre fin de rendez-vous quotidien.
Merci de votre attention et de votre fidélité. Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre ce blog des Feux de la Rampe.Je vous en remercie.
C’est la direction que vous avez à prendre ces jours-ci pour gagner la grande salle du Centre Culturel d’Auderghem .
17/02/2014. 20h30, le Directeur du Centre, André Baccichet, fait son petit speech comme à l’habitude pour lancer les spectacles qui viendront se jouer dans les prochains mois. Les lumières de cette magnifique salle s’éteignent.
Le rideau rouge s’ouvre. On découvre alors le grand plateau du théâtre complètement dénudé, à l’exception d’un piano noir sur la gauche de la scène et d’un grand écran dans le fond de scène.
QUE LE SPECTACLE COMMENCE !
C’est l’un des spectacles les plus étonnants, les plus extraordinaires du théâtre de divertissement que j’ai eu l’occasion de voir depuis un long moment.
C’est un spectacle musical écrit, mis en scène et interprété par deux excellents chanteurs d’opéra : Raphaëlle FARMAN et Jacques GAY, entourés par Fabrice COCCITTO , un jeune pianiste rigolo et talentueux, avec également deux chanteurs/chanteuses / aussi comédiens : Frédérique VARDA et Franck CASSARD !
Nous, public, avons besoin de ce genre de théâtre qui nous fait oublier nos problèmes quotidiens que nous vivons tous. On rit ! On s’amuse ! Et qui plus est , nous le public , avons l’opportunité de chanter avec ces merveilleux artistes. Nous devenons en quelque sorte les choristes !
Je confirme ce qui est écrit dans le programme du C.C.Auderghem : on sort de cette soirée avec une énergie et un optimisme qui durera longtemps.
Il n’y a pas toujours des « stars »à Auderghem , mais il y a toujours des acteurs de fort belle qualité comme ces acteurs/chanteurs/danseurs de claquette.
Raphaëlle Farman est la créatrice de ce super spectacle.
Une video d’un coin de France où Raphëlle est interviewée par une radio .
INFO OUVERTURE
« Le spectacle – Attention, maîtres chanteurs se risque à faire chanter son public. Des fausses notes joyeuses et revigorantes. »
Et les spectateurs se mettent à chanter en collaboration avec les artistes. C’est très ingénieux car ils voient les paroles des chansons qui s’affichent sur le grand écran.
Les paroles sont différentes des originaux mais la musique est la même. Quel plaisir de retrouver toutes ces chansons qui s’étalent sur pratiquement tout le vingtième siècle.
C’est génial et d’une précision surprenante !
Aucune bavure , aucun temps mort…C’est plein d’idées d’inventions, d’originalité.
Et tous les quatre : Raphaëlle(la fondatrice de cette équipe musicale , soprano chanteuse d’opéra professionnelle et d’une beauté craquante)…
Jacques (époux de Raphaëlle , baryton – comédien)…
Franck ( comédien évidemment cmme ses partenaires – vrai chanteur opéra de tessiture)…
Fabrice( pianiste comédien plein de fantaisie et de talent)
Tous les quatre se donnent à corps et à voix dans ce spectacle savoureux, hilarant , délirant, doté d’illustrations musicales de tout style .
Une heure trente de bonheur et de joie dans ce tourbillon joyeux où s’entremêlent opéras, opérettes, comédie musicale, jeux de théâtre.
Raphaëlle et Jacques ont écrit et concocté leur spectacle à partir d’opéras, opérettes , extrait de pièce classique, pour nous raconte leur histoire burlesque…
EN AVANT LA MUSIQUE
Rythmée par de grands airs bien connus partant de « La Traviata » de Verdi, la Carmen de Bizet… et tant d’autres : Offenbach, Rossini, Mozart , Strauss auxquelles s’enchainent des chansons de Claude François , Charles Trenet, Eddy Mitchell…et des extraits de West Side Story, de Carmina Burana… et autres , on ne les compte pas !
Bref, un cocktail musical où règnent le talent et l’humour.
Des voix superbes ( on se croirait à La Monnaie), des musiques qui nous replongent dans le passé et un pianiste inspiré.
Ce spectacle : un petit bijou !!!
Attention amis lecteurs , ce n’est pas une revue , ce n’est pas un défilé de chansons les unes à la suite des autres, ce n’est pas non plus une séré de skechts qui défilent les uns après les autres sans lien c’est un spectacle musical mais théâtral également où il y a une histoire
ABRACADABRANTESQUE.
Celle de la famille Dugosier de la Glotte et leurs domestiques, depuis l’Age de Pierre jusqu’à nos jours…
La suite ? Ce soir ou un autre soir à Auderghem.
Chaque (je reprends des termes théâtraux) saynète est prétexte à des illustrations musicales complètement folles.
Cela virevolte en scène de la première à la dernière seconde.
Les dialogues sont déjantés, souvent drôles.
La mise en scène de Raphaëlle et Jacques est menée tambour battant !
Ce spectacle va plaire aux néophytes complets en matière d’opéra…sans orchestre mais avec un piano et son pianiste bien sûr complètement déchaîné.
Probablement pas aux aficionados capables de disséquer les mérites comparés du « Cosi Fan Tutte » de Patrice Chéreau vers celui de Michael Haneke. Qu’à cela ne tienne ! Qu’est ce qu’on s’amuse !
C’est délicieux et revigorant !
Et si vous avez la patience et le temps de passer un instant au bar, vous pourrez y voir ces cinq joyeux artistes.
Ils sont très sympathiques !
J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire mais je ne veux pas déflorer toutes les surprises qui vous y attendent.
« Amusons-nous , faisons les fous… » comme disait cette vieille chanson française…
Bravos à ces cinq grands artistes français. C’est la première fois qu’ils viennent en Belgique et sur un grand plateau de théâtre.
Un plaisir de les accueillir au Centre Culturel d’Auderghem jusqu’à dimanche prochain.
Et à moi, faites-moi plaisir aussi : ne ratez la joie de voir ce spectacle. Vous chanterez à voix haute en rentrant chez vous.
ATTENTION,MAITRES CHANTEURS
Jusqu’au 23 février 2014
CENTRE CULTUREL D’AUDERGHEM
Bld du Souverain 183 – 1160 Bruxelles
Info Réservation : 02 / 660 03 03
Et ce brillant spectacle s’achève avec le lion de la MGM et le mot « The End » sur le grand écran…de nos nuits blanches…
Merci de votre attention.
En rentrant chez vous demain ou ce soir , fredonnez un Trenet ou les premières mesures de Carmina Burana…
Et comme d’habitude , une musique avant la route , celle que chante nos quatre artistes : West Side Story ! Bye bye!
C’EST LE FESTIVAL DU THEATRE AVEC TROIS PIECES…EN REPRISE :
« LA NUIT JUSTE AVANT LES FORÊTS » de Bernard –Marie Koltès. Un seul en scène très intéressant joué remarquablement par Azeddine Benamara…
Je vous ai parlé longuement de cette pièce, il y a quelques jours.
Le rideau s’est refermé sur cette nuit épouvantable !
ENTRACTE
Le temps de changer les décors.
Ce festival est une manière de constituer modestement une parcelle de mémoire théâtrale : celle qui s’appuie sur le nouveau des formes et des sujets en créant des spectacles originaux , et celle qui s’appuie sur l’original d’œuvres issues du répertoire en créant des spectacles nouveaux…
C’est ce qui va se produire dans les jours à venir avec
UNE SOCIETE DE SERVICE
Conception et mise en scène de Françoise Bloch. Elle nous avait proposé il y a deux ou trois mois la pièce « Money » au Théâtre National. C’était remarquable.
La revoici avec un tout autre sujet, aussi intéressant :
Cette pièce est un portrait volontairement fragmenté en de courts tableaux, pour une critique , jusqu’à l’absurde , des conséquences sur l’individu d’un système fondé sur la croyance illusoire en une croissance constante de la rentabilité , voire en un progrès sans fin.
L’interaction jeu-video-son questionne, non sans humour, l’intimité fragilisée de ces voix de la vente et de leurs coachs.
Un peu, comme dans « Money », les chaises de bureaux les tables à roulettes , tout est mobile et glisse. Dans une telle perspective, quelles valeurs , quels rêves , peut encore renfermer le mot « travail » ?
La langue de cette entreprise à l’ère néolibérale prend ici, sans même être caricaturée , des accents absurdes à faire rire le spectateur le plus taciturne.
Françoise Bloch aime cette formule théâtrale entre le documentaire et la farce ! C’est tout un modèle de société qu’elle met à nu !
Quatre acteurs auscultent avec un esprit ludique la réalité de ces larges plateaux où, en rang d’oignon , des jeunes – la plupart « débutants » professionnellement – appellent le monde entier pour vendre à tout prix.
Pauses chronométrées, appels enregistrés, chiffres de vente imposés , sourires dans la voix…On se trouve dans les coulisses d’un centre d’appels.
L’écriture du spectacle est collective et s’est construite sur base de matériaux documentaires.
Les comédiens : Agathe Bouvet , David Daubresse , Pierrick De Luca, Aude Ruyter.
Mise en scène : Françoise Bloch.
Video : Benoit Gillet, Damien Petiot, Yaël Steinmann
Lumière et régie lumière : Marc Defrise
Régie Son : Sébastien Courtoy
Enquêtes et enregistrement : Pierrick De Luca
Documentation : Aude Ruyter
Chant : Alberto Di Lena
Assistanat à la mise en cène : Tatjana Pessoa
Stagiaires en mise en scène :Hélène Lac rosse , Judith Ribaerdière
Assistante communication : Manon Faure
Conception et mise en scène : Françoise Bloch
Un spectacle de « Zoo Théâtre »
ENTRACTE
Le temps de retirer tout ce mobilier d’un grand modernisme pour faire marche arrière dans l’histoire du théâtre russe.
LA NOSTALGIE DE L’AVENIR
D’après « La Mouette » d’Anton Tchekhov.Adaptation et mise en scène : Myriam Saduis.
J’ai vu cette pièce à sa création en janvier 2012 au Théâtre Océan Nord.
Myriam Saduis nous invite à découvrir cette pièce dont elle est l’adaptatrice à partir de l’œuvre d’Anton Tchekhovo : « La Mouette »
Myriam Saduis : J’avais envie de travailler autour de Tchkhov, de son écriture qui m’a toujours fascinée et intéressée , et plus particulièrement « La Mouette » , puisque c’est une pièce qui parle d’un combat esthétique au sein d’une famille.
Le personnage central est Constantin Treplev qui semble faire tabula rasa du travail de sa mère dans le monde du théâtre pour faire exister sa propre parole sur le terrain de la création.
Dans mon adaptation , le personnage s’appelle Kostia , un homme qui se pose de véritables questions de créateur, entre autres sur la nature de son écrture qu’il voudrait toujours radicale malgré le temps qui passe et le goût changeant du public.
J’ai décidé de commencer par la fin de la pièce de Tchekhov : le suicide de Treplev.
Je voulais jouer de l’après coup de ces instants où l’on regarde la vie d’un proche à partir de ce qui reste.
Quelle a été la vie de cet artiste de 27 ans qui s’est donné la mort ?
Nina : Maintenant, je sais , je comprends, Kostia, que ce qui compte dans notre métier ce n’est pas la célébrité, pas le glamour , tout ce qui a pu me faire rêver…Non, l’essentiel c’est de savoir endurer.
Une démarche fort intéressante d’autant plus que l’adaptatrice Myriam Saduis signe également la mise en scène.
Mijanou nous confie ses impressions.
Mijanou Que dire sur cette pièce très particulière qui se construit autour des personnages de Tchekhov..Pour moi , deux personnages me sont apparus très finement ciselés et magnifiquement interprétés : la jeune Irina et la mère, Nina
Cette petite fille qui poursuit une vocation de comédienne est craquante à souhait… le personnage, et la comédienne elle-même !
Ses expressions , sa manière de se déplacer , ses minis crises hystériques sont à la fois originales et hyper-réalistes.
Un grand bravo à cette jeune comédienne , Florence Hennelynck.
Quelques très beaux passages donc , un texte intéressant avec des propos sur l’art , sur l’amour , une mise en scène recherchée…mais…par moment, j’ai eu l’impression d’être face à un patchwork un peu morcelé.
Mais ceci n’est jamais qu’une « impression » d’une spectatrice…
Merci Mijanou.
Les comédiens :
Florence Hebbelynck ( Irina)
Line Mahaux ( Nina)
Tessa Volkine ( Pétra, la grande sœur)
François Demoulin (Boris , l’écrivain)
Fabrice Dupuy ( Dorn, un ami)
Pierre Verplancken( Kostia le jeune fils qui se suicide)
Traduction : Antoine Vitez
Avec des textes additionnels de Meyerhold , Philip Roth, Marylin Monroe, Shakespeare , Racine.
Scénographie : Anne Buguet
Vidéos : Joachim Thôme
Montage son : Brice Cannavo
Montage musique : Jean-Luc Plouvier
Lumières : Michel Devigne
Coach mouvement : Vincent Dunoyer
Assistanat à la mise en scène : Murielle Texier
Assistanat à la scénographie : Lucile Urbani
Adaptation et mise en scène : Myriam Saduis
Un spectacle de la Compagnie « Défilé »
Armelle Helliot(Le Figaro) : Une plongée grisante , déchirante, au cœur du continent non encore complètement exploré !
C’EST LA FETE DU THEATRE AU VARIA !
Avec trois spectacles complètement différents.
Mon conseil : voir ces trois spectacles . Renseignez-vous au théâtre car il s’y passe des tas d’évènements plaisants , des prix de places réduits , des horaires multiples. Ca bouge au Varia !
THEATRE VARIA
Rue du Sceptre 78 1050 Bruxelles
Infos Réservations : 02 / 640 35 50
Voilà.
A tout bientôt avec le grand spectacle qui se joue au Théâtre des Martyrs : « LES GEANTS DE LA MONTAGNE » de Pirandello.
Je vous laisse en compagnie de la chanteuse française Anne Ducros qui sera au Théâtre 140 le 22 février prochain. Merci de votre fidélité.
Une performance pour cette actrice française qui nous a souvent étonné dans ses interprétations tant à la scène qu’à l’écran.
Elle nous revient avec ce spectacle qu’elle a conçu, mis en scène et joué. Une réelle présence dans ce « seul en scène ».
Zabou, de son vrai prénom Isabelle, apparaît sur le petit écran dans la série de « Thierry la Fronde », l’un des plus grands feuilletons de la télévision française des années 60 où l’on découvre Jean-Claude Drouot et la petite fille Zabou qui a six ans , lancée par son père , scénariste du feuilleton.
Petite fille adorable fera son chemin…
Et ses vrais débuts se font avec « La Boum 2 » et tout de suite après « Elle voit des nains partout », nous sommes au début des années 1980.
Ses talents sont multiples et est sollicitée de partout.
Le théâtre entrera bien vite dans sa carrière où elle jouera entre autres « Elle voit des nains partout … »
LA COMPAGNIE DES SPECTRES
Ce« seul en scène » est très inspiré du roman de Lydie Salvayre.
L’histoire se déroule dans l’appartement d’une mère et sa fille.
Un huissier est venu briser le cercle de leur solitude. Il est chargé de dresser l’inventaire des biens avant la saisie. Malgré lui, il va se trouver au cœur d’une tourmente verbale, riche en imprécations , en exorcismes de mauvais souvenirs et en exhortations diverses.
LA COMPAGNIE DES SPECTRES /WOLUBILIS
Cette pièce ravive la mémoire d’une France délatrice et collabo.
La vie de Rose, la mère, s’est arrêtée en 1943. Elle prend l’huissier pour un collabo et hurle contre le maréchal « Putain ».
Pendant cet état des lieux, la fille raconte sa mère qui raconte sa propre mère, remontant deux générations jusqu’à ce drame familial sous l’Occupation , et le régime de Vichy qui perdurera jusqu’à aujourd’hui .
Le spectacle décrit le rapport de l’intime et du politique, avec finesse et virtuosité.
A travers cette narration de l’histoire jouée par une seule comédienne, ses anecdotes, ses pirouettes , Lydie Salvayre touche à la condition des familles et de leur lourd héritage, tape là où ça fait mal.
Un thème douloureux certes mais saupoudré d’humour et d’une certaine folie.
Un exploit pour Zabou qui joue trois générations de femmes : la fille, la mère et la grand mère, et l’élément perturbateur : l’huissier.
Une magnifique acrobate que Zabou qui glisse avec souplesse d’un corps à l’autre et qui saute les époques avec une surprenante légèreté !
Elle plonge dans une énergie débordante.
C’est un réel plaisir de retrouver cette comédienne, non seulement dans cette excellente pièce, mais aussi dans un travail d’actrice tout à fait remarquable.
Un journaliste français : C’est du grand art , de quoi émouvoir sans plomber , faire sourire et trembler !
Un deuxième journaliste français : Zabou Breitman est stupéfiante , nous embarquant à elle seule avec ses trois personnages dans l’un des thèmes graves de l’Histoire.
LA COMPAGNIE DES SPECTRES
Un spectacle écrit d’après le roman de Lydie Salvayre, adapté, mis en scène , scénographié et joué par Zabou Breitman.
Production : Théâtre Vidy-Lausanne.
Co-réalisation : Théâtre Silvia Monfort(Paris)
Il y a encore un moment très fort dans ce « seul en scène ». A vous de l’identifier si vous allez voir ce très beau spectacle ce soir à 20h30.
INFO
Toujours au Wolubilis , vous pourrez applaudir dimanche prochain, 16 février à 11h , notre grande et talentueuse comédienne Jacqueline BIR, qui nous fera la lecture de l’œuvre de Jacqueline Harpman « La Lucarne » , mise en espace par Jean-Claude Idée.
WOLUBILIS
Cours Paul Henri Spaak – 1200 Woluwé Saint-Lambert
Infos Réservation : 02 / 761 60 30
A tout bientôt ! Que vous proposer comme musique et chanson ? Ah oui, j’allais l’oublier : Ce soir, au Palais des Beaux-Arts :ISABELLA ROSSELLINI
Non, non, elle ne chantera pas. Elle nous fait l’amitié de venir deux jours à Bruxelles pour son spectacle mis en scène par Jean-Claude-Carière (Une référence !) GREEN PORNO ou « la sexualité chez les animaux ».
Un petit extrait pour nous régaler. Très chouette !